UMA NIMA
Pièce chorégraphique pour 4 danseurs et plus…Durée : 45mn
Et s’il fallait devenir animal pour rester humain ? Humain / animal / machine… Dans notre recherche éperdue de simplification, de normalization, une partition hybride pour quatre danseurs évoquant l’animalité et l’humanité de chacun mais aussi la singularité, la différence, le handicap et le corps augmenté. Se pose la question de l’intégration de l’espèce humaine au sein d’un système plus vaste. Quelle nature pour chacun de nous ? Quelle utopie de n’être qu’une seule chose? Quatuor.« Nous regardons les animaux, les animaux nous regardent… » - Ce regard croisé interroge chaque jour ce que nous sommes et comment nous nous considérons et traitons nos contemporains, qu’ils soient humains ou animaux. Chaque scène de la pièce relate sans narration précise des étapes et des rituels de la vie. Ils sont différents selon le contexte où la nature et le hasard nous placent. La pièce s’appuie sur Le parti pris des animaux, de Jean-Christophe Bailly éd. Christian Bourgeois. Extrait p.130 : « …...la respiration même de cet espace était affectée par ce contraste et cet équilibre entre des temporalités si différentes, c'est que la simultanéité de ces courbes de temps distinctes produisaient dans l'air une sorte d'onde stationnaire en forme de hamac où l'on n'avait plus qu'à s'étendre : non pour être bercé mais pour entrer dans une habitation hypersensitive du temps, une maison de résonance et d'amplification où chaque geste non humain, du côté de la lenteur des ruminants (mais les gaurs, comme les buffles peuvent courir à une vitesse surprenante) comme celui de la vivacité des oiseaux, où chaque geste, donc, cesse d'être un spectacle pour devenir une pensée, une pensée que nous serions en état de former. (...) non seulement les hommes mais aussi les bêtes qui habitent le temps autrement que nous et chacune à leur façon, avec de fantastiques brièvetés et de très longues paresses... Mais à travers ces rencontres, dont la temporalité réelle, en nature, est toujours éphémère et furtive, ce qui est entrevu, c'est cet autre temps, ce sont ces autres habitations du temps. Si le temps du contact avec les bêtes est, le plus souvent, le vif et l'éphémère, il reste que nous rejoignons à travers lui cette autre couche de temps où se rechargent les horloges internes des animaux et où peut-être il serait bon que nous rechargions aussi la nôtre pour améliorer notre pesanteur, nos envols (nos pensées) et notre vue. » La vie du quatuor écrit comme un livret, laisse chaque interprète maître dans son jeu et sa perception de ces frottements et confrontations au groupe, inscrivant chaque reprise de la pièce Uma – Nima comme une nouvelle page.